Les conférences
MARS 2016
Du côté des soignants, il paraît envisageable d’affirmer que la recherche du bien pour l’Autre constitue la dimension la plus complexe de leur activité professionnelle, toutes disciplines confondues.
Du côté des personnes soignées, le ressenti de la prestation du soignant est tributaire de la fragilité engendrée par une défaillance de leur état de santé. En effet, la perte, même partielle, de cet état de complet bien être physique et psychologique, entraîne une vulnérabilité qui va interférer dans la façon d’accueillir, de recevoir les soins prodigués.
Comment imaginer qu’un soignant puisse de pas vouloir le bien de l’Autre puisque cette recherche constitue l’essence même de sa motivation, de son activité ? Comment imaginer, qu’a priori, un patient n’accorde pas toute sa confiance au professionnel à qui il confie sa santé. Pourtant, nombre de témoignages de patients ou d’usagers des établissements de santé illustrent un écart significatif entre l’attente et le résultat « vécu ».
Aussi, il paraît pertinent de poursuivre le chemin du questionnement, de la réflexion à ce sujet en intégrant, pour nous soignants, la dimension de « notre rapport à l’Autre ». Que peut-il donc bien se passer au-delà de ce que nous pensons maîtriser ?
En animant ce temps de travail, Philippe BLANC offrira l’opportunité à chaque participant de poursuivre son cheminement, à partir de ses expériences, au service et pour « le bien » des personnes soignées.
Philippe BLANC est professeur agrégé de philosophie.
Il enseigne à l’IFSI du CHU de Tours ainsi qu’au département de philosophie de l’université de TOURS, en philosophie morale et politique.
Il s’intéresse aux questions d’éthique médicale depuis plusieurs années. Il participe, dans le cadre hospitalier et universitaire, à plusieurs instances impliquées dans les questions éthiques.
Il a animé des conférences portant sur l’éducation thérapeutique, les questions éthiques relatives à la santé publique et les questions fondamentales de bioéthique comme celle du don d’organes.
Philippe BLANC est l’auteur de nombreuses publications dans le domaine. Il a rédigé en 2013, un article paru dans la revue Ethique et Santé portant sur : « Le rôle des émotions dans la délibération médicale ».
MARS 2015
Comment tout au long de ces années passées définir l’évolution des soins ?
Au cours de la deuxième moitié du XXème siècle, le recours de plus en plus poussé à la technique a amené les soignants à glisser dans l’acharnement thérapeutique. Mais, cette utilisation de la technique à l’excès, au nom du bien du patient, les a amenés à ne plus se soucier de la personne elle-même.
Dans les années 1980-1990, les patients ont fait entendre leur voix en revendiquant une place, leur place dans les soins médicaux et paramédicaux dont ils étaient bénéficiaires. C’est une des raisons pour lesquelles est apparue, peu après, la prise en compte plus intense et plus sincère de l’aspect émotionnel, évolution majeure dans les pratiques professionnelles soignantes.
Cette nouvelle dimension, et les changements qui l’ont accompagnée, ont amené le soignant à intégrer la négociation avec le patient et donc à devoir accepter l’imprévisibilité dans le soin. C’est cette absence de maîtrise de chaque rencontre qui peut entraîner le soignant à un sentiment de solitude et de vulnérabilité risquant de générer épuisement et/ou désespoir.
Walter HESBEEN, infirmier et docteur en santé publique de l'université de Louvain (Belgique)
Mars 2014
« Les jeunes ne sont plus ce qu’ils étaient par le passé… »
UN CONSTAT
Les jeunes ne sont plus ce qu’ils étaient par la passé : c’est vrai et ce n’est pas nouveau.
Des générations différentes dans une société nouvelle et en mutation, c’est radicalement nouveau…
DES INTERROGATIONS
Chaque professionnel est confronté aux difficultés que génère aujourd’hui la cohabitation des générations présentes sur le lieu de travail, lesquelles répondent à des systèmes de valeurs et à des représentations bien distincts.
UN OBJECTIF COMMUN
Associer ces générations dont les systèmes de valeurs et les représentations sont si différents pour enrichir et optimiser le travail d’équipe au service de la personne soignée.
Vincent PERON, sociologue, conférencier.
Juin 2012
« La République française impose l'égalité des citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion, tous les patients se présentant à l'hôpital public doivent donc être traités de la même façon et respecter les mêmes règles.
Pourtant, depuis plus d'une décennie, ce principe fondateur est mis à mal par une partie de la population qui, au nom de sa foi religieuse, refuse de se plier à la législation. Ces personnes imposent que l'on s'adapte à leurs propres exigences, faisant table rase de la laïcité, des règles d'hygiène, de l'organisation des soins, des mesures de sécurité ou de l'égalité homme/femme.
Ceci est vrai tant du côté des soignés (…) que du personnel hospitalier (des soignants quittent leur poste pour prier ou refusent d'exécuter des soins relevant de leur compétence, etc). »
France 5 – Le magazine de la Santé - 5 mars 2011
Isabelle LEVY, écrivain, conférencière et formatrice en milieu hospitalier
Mai 2011
L’Organisation Mondiale de la Santé définit la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».
En se référant à cette définition, chaque citoyen, et a fortiori chaque soignant, ne peut remettre en cause les fondements de l’accès aux soins pour tous.
Or, si la santé n’a pas de prix, chacun sait qu’elle a un coût. Les évolutions socio-économiques actuelles pourraient laisser à penser qu’il est prioritaire de centrer les efforts de tous pour atteindre au plus vite un retour à l’équilibre financier dans ce domaine.
Ecartelé entre « faire du soin » et « prendre soin », l’éclairage apporté par Walter HESBEEN offrira l’opportunité à chacun de réinterroger ses valeurs et ses priorités soignantes pour tendre vers une pratique quotidienne favorisant cette subtile alchimie : concilier la satisfaction de la personne soignée, du soignant et du gestionnaire.
Walter HESBEEN, infirmier et docteur en santé publique de l'Université de Louvain (Belgique)